
Historique
du Sanctuaire
Le sanctuaire du Mont-Saint-Joseph
à Notre-Dame-des-Bois, au Québec
Signalons d'abord que la région
de Mégantic était autrefois lieu de passage
abénaki. Le mot Mégantic, d'ailleurs,
est un terme abénaki signifiant " Là
où le poisson abonde ". Des fouilles archéologiques
à une extrémité du lac ont permis
de découvrir des vestiges nombreux.
La région particulière de La Patrie, Chartierville
et Notre-Dame des Bois est issue d'un mouvement de colonisation
mais aussi de rapatriement. Le canton de Chesham fut
officiellement ouvert en mai 1875. La première
messe à Notre-Dame-des-Bois fut célébrée
le 17 juin 1875 par l'abbé Alfred Desnoyers,
directeur de la société de colonisation
de Bagot.
Des difficultés d'installation
particulières apparurent, car des vents violents
et même des tornades faisaient des ravages aux
bâtiments et aux récoltes.
Les premiers habitants de Notre-Dame-des-Bois,
sous la conduite de leur pasteur, l'abbé
Corriveau, décidèrent d'élever
une croix sur la montagne pour demander la protection
divine. C'était en août 1881. |
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Deux ans plus tard, ne voyant plus la
croix, ces pionniers remontèrent pour voir ce
qui s'était passé. Parvenant au somment,
ils se rendirent compte qu'elle était toujours
là, mais que la végétation en poussant
l'avait masquée.
Au moment où ils s'approchaient,
la croix tomba à leurs pieds sans les blesser.
Profondément étonnés par l'événement,
ils y virent un signe providentiel leur appelant à
aller plus loin; l'abbé Corriveau s'exclama :
" C'est un signe du ciel. Ce ne sera plus une croix
mais une chapelle en l'honneur de saint Joseph que nous
érigerons ici ".
C'est durant l'été 1883
que des pionniers, dont certains descendants habitent
encore la région, montèrent à
dos d'homme, par le sentier des pèlerins
ou chemin de la Montagne, les matériaux pour
construire cette chapelle. Elle fut achevée
et inaugurée en août 1883. Les vents
s'adoucirent suffisamment pour permettre l'installation
dans la région |
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Le Sanctuaire devint comme le cur
de la région. La chapelle fut restaurée
à quelques reprises, en 1913 et en 1940, mais
toujours elle demeura sur le sommet, véritable
défi à la nature, quand on pense à
la violence des vents qui auraient pu l'emporter.
Durant les années 1945-1960, le
Sanctuaire connut un véritable essor, le pèlerinage
annuel attirant quelques milliers de personnes (5,000
en 1948). Un grand feu était allumé sur
la montagne le soir précédent pour avertir
de la venue de l'évêque qui célébrait
le premier mercredi d'août une messe solennelle.
Tous les gens de la région, jeunes
et adultes, ont contribué d'une façon
ou d'une autre à l'établissement du Sanctuaire,
particulièrement à la construction du
chemin actuel, qui eut lieu dans les années 1940
à 1960. Un kiosque des pèlerins fut construit
en août 1957.
Dans les années soixante, dans
le sillage de la Révolution tranquille, l'intérêt
commença à diminuer. Par ailleurs, le
Concile Vatican II entreprit de redessiner le visage
de l'Église et sa présence au monde en
recentrant davantage l'attention sur le Christ Jésus
et en modifiant la place des grandes dévotions,
comme celle à saint Joseph.
En 1943, toute la Montagne avait été
cédée par la Couronne au diocèse
de Sherbrooke à condition qu'elle serve uniquement
à des fins religieuses. Dans les années
1970, le diocèse vint à trouver lourde
la responsabilité des lieux. Un groupe de fidèles
a maintenu le sanctuaire pendant des années avec
une constance remarquable. Mais finalement, le diocèse
céda la montagne au Parc national du Mont-Mégantic,
tout en conservant la propriété de la
chapelle. En retour, le Parc s'engageait à respecter
la vocation religieuse du Sanctuaire et à réaménager
les lieux.
En août 2002, l'archevêque
de Sherbrooke est venu bénir le nouvel Abri
des pèlerins et présider à
l'inauguration officielle du Sanctuaire réaménagé. |
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